Ce que le service militaire transmettait que l’école n’a jamais pu remplacer

On peut débattre des formes, des durées, des modalités. Mais il y a une chose que le Service Militaire avait réussie mieux que n’importe quel autre dispositif républicain : transmettre le respect par l’expérience directe.

Le respect du cadre. Le respect des autres. Le respect de soi-même aussi.
Pas par des slogans. Pas par des cours.
Mais par le collectif, l’effort, l’uniforme.

J’ai voulu en parler dans mon livre L’universalité du service national, non pas pour idéaliser le passé, mais parce que certains repères se sont perdus. Et qu’on les cherche, aujourd’hui, partout : à l’école, dans le sport, dans les quartiers, dans les entreprises.

Ce que disait le service militaire à un jeune de vingt ans, c’était simple :
"Tu n’es pas seul. Tu fais partie de quelque chose. Et tu as une place à tenir."

On se levait tôt. On partageait les corvées. On croisait d’autres milieux, d’autres accents, d’autres histoires.
Ce n’était pas parfait. Il y avait des tensions. Mais on apprenait à vivre avec.
Et ça forgeait des générations qui avaient un point commun : elles avaient vécu un moment de République concrète.

Aujourd’hui, les jeunes n’ont plus cet espace.
Ils ont des injonctions, des obligations scolaires, des injonctions d’insertion.
Mais rarement un lieu pour appartenir, s’endurcir, se situer.

Je ne dis pas qu’il faut revenir à la caserne.
Mais il faut revenir à l’idée : celle que le lien à la Nation ne se décrète pas, il se construit. Ensemble.

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Vincent BOCA – Auteur, syndicaliste, républicain. Ne jamais critiquer le futur !

Par Vincent Boca

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